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Nous avons les solutions pour répondre à notre dépendance en protéines

Auteur

Jean-Philippe Puig

Gérant d'Avril SCA

graines
crédit photo : Stéphane Remael

Les Echos Week-End le soulignaient récemment, cet « or jaune » qu’est le colza « a l’avantage de produire des graines aussi riches en protéines que le soja après extraction de l’huile ». De manière générale, les oléagineux et les protéagineux sont des contributeurs efficaces pour répondre aux défis d’aujourd’hui : le réchauffement climatique et la croissance démographique.

Face à ces enjeux, il relève de notre responsabilité de chercher les solutions qui permettront de nourrir près de 10 milliards d’individus en 2050, tout en produisant plus et mieux, avec des ressources limitées.

Ces problématiques s’imposent à tous les acteurs de l’agro-alimentaire, et plus singulièrement encore à Avril, acteur engagé dans les transitions agricole, alimentaire et environnementale. Depuis la création du Groupe en 1983, notre mission n’a pas changé : « développer les filières des huiles et des protéines pour nourrir les Hommes et préserver la Planète ».

La tension sur le marché alimentaire mondial existe déjà : nous nous acheminons, compte tenu de la courbe démographique et de l’évolution de la consommation, vers un déficit mondial inéluctable en matière de protéines. Cette situation vient impacter les zones largement importatrices. C’est le cas de l’Europe, qui dépend du reste du monde pour plus de 60% de ses besoins.

 

La question est donc la suivante : Comment garantir notre souveraineté alimentaire et continuer de produire pour répondre à nos besoins, tout en préservant notre Planète?

Il s’agit tout d’abord, d’encourager une production plus locale. Cette tendance se dessine déjà avec le développement de la culture du colza et du tournesol en Europe, mais n’en reste pas moins insuffisante. L’essor du soja non-OGM depuis quelques années participe également de ce mouvement. C’est aussi l’ambition des pouvoirs publics français à travers le « plan Protéines » doté de 120 millions d’euros que de soutenir la transition agricole dans sa modernisation et sa diversification, avec le développement des cultures de légumineuses (pois, lentille, fève). Mais c’est également une ambition à l’échelle européenne, comme le montrent les arbitrages rendus dans le cadre de la nouvelle politique agricole commune, pour diminuer la dépendance de l’Europe à l’importation de protéines. L’Europe importe, par exemple, plus de 30 millions de tonnes de soja par an, soit 10% de la production mondiale. La France a su structurer ses filières ; elle n’en importe que 4 à 5 millions de tonnes par an, soit 1,5% de la production mondiale.

Ensuite, il s’agit de produire mieux. Nous devons trouver des modèles économiques qui assurent une juste répartition de la valeur, de l’agriculteur au consommateur. À titre d’exemple, Saipol, filiale d’Avril, a lancé en 2020 une plateforme d’achat de graines de colza – OleoZE – qui permet de passer d’une dynamique environnementale punitive (« Je pénalise les pollueurs ») à des dispositifs qui encouragent les pratiques culturales qui stockent le carbone dans les sols (« Je rémunère les contributeurs »). En 2020, OleoZE a valorisé plus de 80 000 tonnes de graines de colza et tournesol issues de l’agriculture de conservation des sols et a permis de rémunérer les agriculteurs engagés dans cette démarche au travers d’un bonus sur le prix payé pour les graines.

Nous participons ainsi concrètement aux effets nécessaires pour protéger la Planète, développer une alimentation locale et engager la transition énergétique.

Le colza permet notamment de produire de nouvelles énergies, tout en réduisant de 60% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au pétrole. Près de 4 000 camions rouleront bientôt à travers la France au colza 100% français avec Oleo100. Nouvelle énergie 100% végétale, renouvelable et tracée, ce biocarburant entièrement substituable au gazole valorise la filière colza française.

Produire mieux et plus localement sont deux axes essentiels, mais ils ne suffiront pas : nous devons aussi innover pour répondre aux besoins croissants des consommateurs en protéines végétales. La consommation de ces protéines augmente de plus de 10% par an en Europe. C’est un challenge que nous pouvons relever uniquement grâce à une politique d’innovation ambitieuse.

Celle-ci se manifeste déjà très concrètement. Par exemple, nous lançons chez Avril début 2022 la première protéine alimentaire mondiale issue du colza, en partenariat avec DSM, grande entreprise spécialisée dans la santé, la nutrition et les modes de vie durables. L’usine est en construction à Dieppe, en Normandie. C’est une première industrielle mondiale, et un pas de plus vers l’autonomie protéique de la France et de l’Europe.

Ces solutions sont concrètes et durables. Elles me rendent optimiste quant à notre capacité à continuer de nourrir une population grandissante tout en étant respectueux de l’environnement. Là est bien tout le sens de notre raison d’être : « Servir La Terre ».